Cher.e.s ami.e.s, je m’appelle Sarah. Je suis alcoolique. Je suis aussi accro au chocolat, au contrôle, aux obsessions, au shopping, et à plein d’autres choses en « liques » du même genre !
Mes « ismes » me poursuivent toujours, même au bout de 11 ans chez AA. J’avais une vague idée de ce ce « truc qu’on appelle codépendance », mais je voyais ça comme un problème de plus à éviter. Après tout, on m’avait dit de RESTER SIMPLE !

Au fil des années, j’ai réalisé que mon comportement codépendant se retrouvait impliqué dans pratiquement tout ce que je faisais. Mon esprit s’embrouillait et s’enlisait pour tout et n’importe quoi, de l’achat d’un demi-litre de lait à l’organisation d’un Noël en famille. J’ai depuis réalisé que j’étais incapable de voir les choses telles qu’elles étaient : que ce soit un nécessaire demi-litre de lait ou une réunion de famille.
Je demandais aux enfants quelle quantité de lait ils pensaient qu’ils allaient boire pendant le week-end, s’ils préféraient le lait écrémé ou entier, puis j’allais acheter du lait d’amande, boisson que personne d’autre que moi n’aime à la maison.
J’avais besoin de m’assurer avec des chaînes et des cordes pour m’empêcher de déraper au bord du précipice ; je fuyais mes responsabilités en demandant la permission de façon totalement inappropriée, avant d’agir, en quoi que ce soit. Inutile de dire que je rendais ma famille folle à lier et que j’ai fini séparée de mon mari.
Au cours de mes cinq dernières années de séparation, j’ai dû prendre des décisions toute seule. C’était vraiment angoissant pour quelqu’un qui ne pouvait même pas acheter de lait sans l’approbation de ses enfants !

J’ai dû organiser mon Noël avec eux, toute seule comme une grande, le tout sans laisser l’apitoiement et les remords gâcher les festivités, notamment en ne perdant pas la journée à tergiverser sur ce que je devais cuisiner.
J’ai appris qu’une décision est une décision et qu’il n’y en a pas de « parfaites ».
Je considère que la décision que je choisis de prendre EST la bonne, et que la vie suivra son cours en conséquence. Dieu est aux commandes. Tant que j’écoute la raison et que je me laisse guider par ma voix intérieure, tout ira bien. J’ai appris à me faire confiance. À arrêter de chercher la validation des autres dans tout ce que je fais.

CO-dépendante.
« Co » signifie « joindre », et je choisis de ne plus être ligotée aux gens, aux lieux et aux choses lorsque je dois prendre une décision. Je suis IN-dépendante ! C’était effrayant au début et je retombe encore dans de vieilles pensées codépendantes… mais je m’améliore dans ma capacité à les identifier et à ne plus les écouter.
Et vous savez quoi ? J’ai un travail maintenant, une vie épanouie, mes enfants FONT LE CHOIX d’être avec moi ; je me sens plus forte. Il arrive que je me sente seule, mais je n’ai plus besoin de me ruer sur quelqu’un, de bouffer du chocolat ou de courir les magasins pour me sentir mieux.

Je sais maintenant que tous ces comportements-là ont un prix : une ENORME GUEULE DE BOIS EMOTIONNELLE ! (Sans parler de la prise de poids et des pertes financières !)
A bien des égards, admettre ma codépendance envers mon ex- conjoint et à quel point mon comportement codépendant était destructeur a été la clé de ma liberté.
Aujourd’hui, si j’ai besoin d’un renseignement, je peux demander à quelqu’un. Mais je vérifie d’abord si je le fais par quête d’attention ou désir de contrôle. Et je souris…
Sarah L
30/05/2017
Traduit de l’original publié sur CoDA International par CoDA France- 2025- Credit Photos Pexels


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