Après plus de 3,5 ans dans le programme , j’ai décidé que j’étais prête à « faire face » à mon dossier d’adoption. J’en ai donc fait la demande début juin et je l’ ai reçu cette semaine (fin octobre). J’avais vraiment hâte d’en prendre connaissance.

Ma question la plus importante : « combien de familles d’accueil est-ce que j’ai eues ? » Eh bien, la réponse a été une seule, mais je suis quand même restée 10 jours toute seule à l’hôpital.
Dans la lettre qui accompagnait le dossier, on m’ indiquait que la majeure partie du contenu pouvait s’avérer perturbante et pénible, mais je devais me souvenir de l’environnement dans lequel j’étais née (les années 50).

« Insolemment fanfaronne » comme j’étais quant à mon adoption, je m’étais dit : « Tout va bien se passer, je connais déjà ma mère biologique et je l’ai même rencontrée, tout comme j’ai déjà rencontré ma fratrie ( mon demi-frère inclus). Je sais qui est mon père biologique ( décédé) et j’ai rencontré deux de ses frères. On m’a aussi raconté pourquoi j’avais été abandonnée et mise à l’adoption. »
Après 3,5 années en CoDA, je me disais donc : « Je saurai gérer quoi qu’il arrive. »
Faux.
Jeudi, j’ai donc parcouru autant que j’ai pu les 52 pages du document. J’ai découvert quand et où je suis née , ainsi que combien je pesais à la naissance. C’était énorme pour moi. J’ai aussi lu à quel point ma mère n’avait pas voulu de moi, à quel point elle était embêtée d’être enceinte, comment elle l’a caché , comment elle a tout fait pour le dissimuler, à quel point elle a été en conflit avec elle-même au cours de la grossesse.
Puis j’ai appris à quel point mes parents adoptifs avaient eu peur de moi… qu’ils n’avaient tellement aucune idée de la manière de s’occuper d’un bébé qu’ils avaient dû recruter une auxiliaire pour les aider.

Me sentant très déstabilisée, j’ai écrit à mes ami.e.s de CoDA pour partager à quel point je me sentais dans la confusion; un.e ami.e m’a alors répondu :
« Liz, tu es profondément aimée, sincèrement voulue et choisie en conscience par beaucoup de gens. »
Quand j’ai lu ça, moi qui ne pleure jamais, je me suis mise à sangloter comme un bébé .

CoDA a été très important dans ma vie, car CoDA m’a permis de réfléchir à mes origines et au cheminement qui m’a menée là où je suis maintenant. CoDA m’a fourni le courage et le soutien dont j’avais besoin. CoDA m’a permis de me faire des ami.e.s pour la vie, qui me sont cher.e.s.

J’ai une éternelle gratitude envers ma sœur et ma fille, pour m’avoir poussée dans cette direction.
Liz S
Octobre 2024
Texte original sur Coda.org– traduction par CoDA France – crédit photos Pexels

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