En août 1998, je me suis lancée dans une quête personnelle, celle de définir de manière opérationnelle la codépendance en 25 mots max. Voici ce que j’ai trouvé. Comme toujours, prenez le meilleur et laissez le reste.

Tout d’abord, j’ai compris que s’il était important de s’abstenir de tout « comportement codépendant », il me fallait aussi savoir de quoi je devais m’abstenir exactement , que ce soit court, précis et facile à retenir et à appliquer. En 1990, un thérapeute m’avait diagnostiquée comme codépendante, c’est lui qui m’a informée que la codépendance était un trouble obsessionnel-compulsif. Je suis donc partie de cette base-là.
D’après ce que je comprends, une obsession est une pensée indésirable et désagréable. Une compulsion est un acte conçu pour se débarrasser de cette pensée indésirable et désagréable. La compulsion fonctionne pendant un certain temps, mais ensuite l’obsession revient et tout recommence. « Faire la même chose en espérant des résultats différents. » « Si seulement c’était différent, je serais heureux. » Oui, ça ressemble à une chanson.
Je pense donc que la codépendance se compose de 2 parties : une attention persistante à ce qui ne va pas dans les pensées, les sentiments ou les actions d’autrui, combinée à des tentatives répétées d’influencer les pensées, les sentiments ou les actions d’autrui. Il n’est pas surprenant que cela se manifeste quand les relations se tendent.
Je peux utiliser la définition suivante 24 heures sur 24.
Je peux cesser de tenter d’influencer les autres par des moyens manifestes ou cachés.
Je peux m’en abstenir pendant que je travaille mon programme et je peux le partager avec celles que je marraine.
Cette définition m’aide également à appliquer la sagesse des AA à mes problèmes, ce que je trouve bien utile. Chez les AA, on peut dire « Ne bois pas et va à une réunion ». Maintenant, en programme CoDA, je peux dire :
« N’essaie pas d’influencer quelqu’un d’autre et va à une réunion ».
Tout comme l’alcoolique doit s’abstenir de boire de l’alcool, mais que le désir d’alcool ne disparaît qu’en travaillant les 12 Étapes, de même je dois m’abstenir de tenter d’influencer ou de changer les autres. Point final. Le désir de les changer disparaîtra à mesure que je travaillerai les Étapes.

CoDA s’adresse aux personnes qui se rendent compte qu’elles sont dans une relation tendue et que ce qu’elles font ne marche pas.
CoDA s’adresse aux personnes qui veulent arrêter d’essayer d’influencer ou de contrôler la manière de faire, de penser ou de ressentir d’autrui.
CoDA n’est pas pour les gens qui veulent que l’autre « comprenne ». Ce n’est pas non plus pour les gens qui veulent mieux « gérer » une relation. CoDA s’adresse aux gens qui souhaitent mettre un terme à l’anxiété incessante, à l’ inquiétude et aux tentatives futiles d’influencer ou de changer quelqu’un d’autre.
Cela ne veut pas dire cesser de me soucier des autres ou tolérer les abus. Je peux faire valoir mes besoins, mais si on ne me donne pas ce que je veux, je le cherche ailleurs.

Je peux exprimer mes pensées et mes sentiments, mais si l’autre ne comprend pas ou ne s’en soucie pas, je laisse tomber et je passe à autre chose. Je n’ignore pas les besoins des autres, mais je fais passer mes besoins en premier et j’essaie toujours d’agir en prenant en compte mes intérêts aussi.
Allison
Texte original sur Coda.org, traduit par CoDA France- 2025- Crédit photo Pexels
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