2eme Promesse CoDA : « Je ne suis plus dominé.e par mes peurs. Je les surmonte et agis avec courage, intégrité et dignité. »
La majeure partie de mon enfance a été une période très agréable de ma vie. Mon père était médecin et ma mère , au foyer, a toujours été présente pour moi. Il y avait surement déjà pas mal de dysfonctionnements à l’époque, mais j’ai essentiellement été un enfant joyeux, joueur et sportif.

Tout a changé en 5ème, quand mon père s’est mis à boire encore plus et à devenir violent. C’est là que le trauma a commencé. Aujourd’hui, je me remets encore des effets de ce trauma. Je suis en CoDA parce que je reconnais que la drogue, l’alcool, la nourriture et le sexe ne peuvent pas donner une vie digne de ce nom.
Mes principales raisons d’être en CoDA sont, d’une part, la profonde dépression de ma fille, causée par un rejet amoureux émotionnellement abusif, ses comportements d’auto-scarification (arrêtés il y a huit ans) et ses idées suicidaires à l’adolescence. D’autre part, la frustration de ne pas arriver à maintenir une relation maritale saine et aimante. Et enfin, une estime de moi fragile qui s’effondre régulièrement au boulot.

Mon partage porte sur une expérience d’apprentissage que j’ai récemment vécue avec ma fille. Il y a environ deux semaines de cela, elle était rentrée d’une visite chez des amis, mais était restée pendant un bon moment dans sa voiture à parler et à pleurer. Elle s’était garée dans le parking de ma résidence, sur une place pas vraiment proche de notre appartement. Ma femme et moi avions un peu peur pour sa sécurité, mais surtout pour sa santé mentale.
En fait, elle a un petit ami qui vit à New York: une relation à distance dont nous nous doutons qu’elle est problématique. Ma réaction traumatique tend à être du style : « Oh mon Dieu ! Ils vont rompre et elle va sombrer dans une profonde dépression et avoir des pensées suicidaires. »
Que faire ?
Jadis, mon ancien moi lui aurait ordonné de rentrer… Comme elle aurait refusé, je me serais mis en colère, utilisant la colère pour la forcer à faire ce que je veux moi , afin que je me sente moi en sécurité.

Cette fois, je me suis approché de sa voiture pour voir comment ça se passait. Je lui ai demandé de rentrer à la maison. Elle a préféré rester dans l’intimité de son auto pour poursuivre la discussion avec son copain. C’est là que mon « ancien moi » aurait pu tout gâcher, mais au lieu de ça, j’ai accepté, ai vérifié que les alentours étaient sûrs, puis je suis rentré. Au bout d’une vingtaine de minutes (qui m’ont paru durer 5 heures), j’ai « dû » ressortir de nouveau pour voir si elle pouvait rentrer ou tout du moins se rapprocher de la maison.
Je sentais monter ma tension et ma rage contre elle pour causer autant de peur en moi. Grâce à CoDA, je savais que je devais être prudent…. J’ai frappé à la fenêtre de sa portière une fois de plus, lui ai demandé si elle allait bien …et lui ai dit que je l’aimais.
Elle m’a rassurée : elle allait bien, mais avait besoin de temps et d’espace pour discuter avec son petit ami. J’ai finalement capitulé, puis suis rentré, et me suis un peu détendu , demandant à Dieu de m’aider à avoir foi en son jugement d’adulte de 23 ans. Elle peut se débrouiller seule, Seigneur. Aide-moi à y parvenir.

Au bout d’une trentaine de minutes, ma fille est rentrée. Elle allait bien.
Je n’avais pas explosé de rage , je n’avais pas aggravé la situation, même si j’avais été pris de panique et de peur à cause de cette hypervigilance traumatique que j’ai.
Une victoire CoDA pour moi !
Jim H.
06.03.2025
Traduit et adapté de l’ original publié sur coda.org par CoDA France- 2025- Credit photos Pexels.
Revenez, ça marche, si vous le faîtes marcher !



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