Quand mon chien a la queue qui frétille, je souris. Il est heureux. Alors, je suis heureux aussi . Souvent, il me suffit d’arriver dans le salon pour entendre le bruit de sa queue qui tapote gaiement le parquet. C’est le signe visible et audible qu’il est content de me voir. Quand je rentre du travail et qu’il accourt pour m’accueillir, je savoure cette sensation d’être utile. Je suis codépendant avec mon chien et ça me va.

Je ne vais pas chez Co-Dépendant.e.s Anonymes parce que je suis codépendant. Comme le dit le Livre Bleu CoDA, nous sommes tous.tes un peu codépendant.e.s. Je vais en CoDA parce qu’au bout de nombreuses années, je me suis retrouvé en Etape 1: face à ma codépendance envers mes proches, j’ai finalement pris conscience de mon impuissance. Ma vie était ingérable. J’avais touché le fond.
Des gens de mon entourage m’ont demandé pourquoi j’avais besoin d’un groupe de programme en 12 Etapes, puisque nous sommes tous.tes un peu codépendant.e.s. Certain.e.s m’ont même affirmé que la codépendance, c’ était juste un truc normal.

Je reconnais que je peux gérer émotionnellement un « certain niveau » de codépendance dans ma vie, comme avec mon chien; par contre, avec mes proches, je spirale vite hors de contrôle. Parfois, nous vrillons ensemble, dans une spirale à double hélice descendante, nous alimentant l’un.e l’autre. Je ne pouvais continuer (à vivre) ainsi. Il y avait des choses qu’il fallait que je change.
J’aimerais bien que les gens remuent la queue comme un chien. Ainsi, je pourrais clairement savoir si ces personnes m’apprécient et si elles ont des pensées positives à mon égard. Il y a des années de cela , quand j’ étais au début de mon rétablissement, un parrain m’avait dit : « Ce que les gens pensent de toi, cela ne te regarde/ concerne en rien. » Cette phrase m’avait vraiment irrité. Il m’aura fallu des années pour comprendre ce qu’il voulait dire par là.

Grâce à CoDA, en travaillant les Étapes, j’ai enfin trouvé un morceau de cette acceptation intérieure. J’ai trouvé la volonté de m’aimer, d’avoir confiance en moi, d’avoir une opinion différente de celle de mon entourage, voire une opinion que mes proches pourraient ne pas apprécier.
J’adore cette sensation d’avoir des limites.
C’est ma bouffée d’air frais.
Chris S.
12/04/2015
Traduit de l’original » Codependency and my dog » publié sur CoDA.org par CoDA France- Crédits Photos Pexels


En savoir plus sur CoDA France
Abonnez-vous pour recevoir les derniers articles par e-mail.