Avant CoDA, je vivais dans une sorte de confinement émotionnel. Je m’isolais , je me tenais à l’écart du monde, non pas par indifférence, mais faute de me sentir en sécurité.

Je croyais devoir me protéger de la possibilité d’être blessée, rejetée ou jugée. Ce que je ne voyais pas à l’époque, c’est que j’érigeais des murs, et non des limites. Je m’enfermais de l’intérieur au lieu de maintenir les autres à l’extérieur.
J’ai aussi lutté contre l’auto-sabotage. Je me fixais des objectifs, je faisais des plans, puis je me dépréciais – en procrastinant, en doutant de moi, en abandonnant avant même d’essayer. Au fond, je croyais ne pas mériter de recevoir de bonnes choses . J’étais terrifiée par l’idée d’échouer… et même par celle de réussir.

De plus, j’avais une forte mentalité de victime. J’avais constamment l’impression de subir les événements de la vie.
Je ressassais les blessures du passé, je blâmais les autres ou les circonstances pour ma douleur, sans me rendre compte qu’à chaque fois, je remettais mon pouvoir entre les mains des autres.

CoDA m’a ouvert à une nouvelle perspective. En écoutant les autres partager leur vérité, en suivant les Etapes et en allant aux réunions – même quand je n’en avais pas envie – j’ai commencé à voir comment ces schémas étaient enracinés dans la peur, la honte et des traumatismes non résolus.
Je n’étais pas brisée ; je survivais du mieux que je pouvais.


Le rétablissement m’aide à prendre des risques émotionnels : tendre la main alors que j’ai envie de m’isoler, être honnête quand je préfèrerais me replier sur moi-même. J’apprends à accepter d’être vue et soutenue.
J’apprends à être présente pour moi-même, pas seulement pour les autres.
Il m’arrive encore de retomber dans mes vieux schémas, mais maintenant, j’ai des outils, une conscience en éveil, et un sentiment de solidarité qui me rappelle que je ne suis pas seule.

Aujourd’hui, je sais que cette prison émotionnelle où je me cachais n’est pas permanente. La porte n’a jamais été verrouillée ; c’est moi qui ne savais pas comment la franchir.
Le rétablissement m’aide à trouver la clé : un partage, un pas, un jour à la fois.
Désirée B.
28/08/2025
Traduit de l’original publié sur Coda.org, par CoDA France- 2025- Crédits Photos Pexels

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