Depuis que j’avais passé le cap de mon 1er anniversaire CoDA en avril dernier, je me disais que ce serait une bonne idée de « fêter ça » en écrivant quelque chose que les autres pourraient lire. J’avais remis ça à plus tard, car mon perfectionnisme m’empêchait d’écrire.


« L’écriture est une obsession chez toi, fais gaffe », me disais-je. Aujourd’hui, une journée ordinaire comme les autres, je peux enfin faire de la place pour une autre voix : « Remets ces inquiétudes au divin. Laisse une puissance supérieure exister là où réside le perfectionnisme. »
Jusqu’alors, j’avais peur d’écrire sur mon expérience en CoDA, car le perfectionnisme exige que j’aie une histoire sensée à raconter. Quelque chose qui inspire les autres. Si je ne suis pas sûre d’être inspirante et utile aux autres, alors je ferais mieux de la boucler.
Voilà une croyance que j’ai portée en moi presque toute ma vie durant; ça me suit depuis toujours, me court après, juché sur ses petits pieds, tout en braillant : « Attends ! Danger ! ».

Si je me retourne et que j’y regarde de plus près, je réalise que c’ est juste extrêmement apeuré. Que ça a besoin d’être pris dans les bras, d’être cajolé…Que ça a désespérément besoin de ma compassion. Ce petit tourbillon de chaos, ce petit bonhomme qu’on appelle le perfectionnisme, il m’a aidée à survivre toutes ces années. Si je suis là, c’est aussi grâce à lui. Vive le paradoxe.



Réussir à avoir de la compassion pour mon perfectionnisme, alors que ce dernier semble être le responsable de toutes mes addictions et compulsions, c’est un cheminement permanent. Je sens que mon parcours CoDA m’aide considérablement, notamment grâce aux partages en réunions. Il m’a fallu une éternité pour commencer à y prendre la parole.
Paradoxalement, ma profession m’amène à prendre la parole, mais parler de moi m’était jusqu’alors impossible. En réunion, impossible de peaufiner un beau langage, de développer ma pensée via des arguments réfléchis , de jouer un rôle à la crédibilité soigneusement construite, le tout présenté d’une voix aguerrie auprès d’un auditoire précis.

Lors des réunions, certaines personnes parlent avec vulnérabilité, imparfaitement et à cœur ouvert de leurs problèmes, de leurs peurs et de leurs souvenirs les plus intimes. Elles ont tellement peur de partager, et pourtant elles le font. Elles figurent parmi les personnes les plus courageuses que j’aie jamais rencontrées. Et elles n’ont rien exigé de moi. Elles ne m’ont pas demandé de performer. Elles ont été tout simplement là, semaine après semaine, à lutter, osant célébrer leur rétablissement, osant prendre de l’espace, tout en en préservant pour les autres, et il y avait ce quelque chose que je ne saurais décrire qui tient le tout ensemble.
Tout cela, combiné à mon profond désespoir et à ma soif de vivre une vie différente, m’a permis de me détendre et d’être dans l’écoute à un point tel que j’en suis arrivée à pouvoir commencer à parler. Mon cœur bondissait tous azimuts dans ma poitrine , mais j’ai pu prononcer deux – trois phrases. Mon esprit ne s’en est pas souvenu sur le coup. Mais j’avais partagé. Sur moi, tout en étant moi.
Semaine après semaine, mes partages se sont allongés, mon rythme cardiaque s’est normalisé. Désormais, j’arrive à ressentir des parties de mon corps quand je suis en train de partager. Parfois, l’espace de quelques secondes, j’ose ouvrir les yeux et jeter un oeil à la pièce alors que je partage.

Plusieurs parties de moi le savent maintenant : j’ai tout mon temps. C’est OK d’être ce que je suis maintenant, à cet instant précis, et d’avoir encore le droit de m’exprimer. J’ai confiance maintenant que CoDA est un outil essentiel pour apprendre à dire pleinement ma vérité, pour dire tout ce que je n’ai pas pu dire pendant toutes ces années.
Aussi réelles que restent mes difficultés, je vois le changement miraculeux se produire sous mes yeux, en temps réel et surtout dans mon corps, tandis qu’il montre à ma conscience combien il a toujours été vivant en moi.
Claudia R.
10.06.2025
Traduit de l’original de coda.org par CoDA France -2025- Crédit Photo Pexels
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