Je me bagarre avec l’argent, car je suis une économe, pas une dépensière. Je pourrais pointer du doigt une période de ma jeunesse où j’ai reçu le message: « Dépenser, c’est mal, économiser, c’est bien. »

Comme je voulais être bonne élève, il m’était devenu difficile de dépenser l’argent de mes baby-sitting , que ce soit pour moi ou quelqu’un d’autre. J’éprouvais de la honte quand je dépensais de l’argent. Peu à peu, c’est devenu un sentiment de ne rien valoir , de ne pas mériter de choses belles ou amusantes.
Au lycée, quand mes ami.e.s et moi allions boire un soda, moi, je commandais toujours de l’eau. Je me sentais coupable de dépenser mon argent.
Jeune adulte, j’en étais arrivée à faire de l’auto-stop pour ne pas avoir à payer de transports, et je ne m’achetais pas assez à manger .
Malgré tout, à bien des égards, épargner au lieu de dépenser m’a été bénéfique. Je n’ai pas de dettes. Je n’ai jamais abusé de mes cartes de crédit. J’ai bossé dur pour payer ma maison et mes voitures.

Mais c’est le coût émotionnel de tout cela qui a été dévastateur. Les profondes dépressions que cela a déclenchées. Les larmes, le stress et la douleur de vivre dans une fausse perception de la réalité.
J »ai débarqué chez CoDA, il y a neuf ans de cela . J’ai entendu les Promesses, les Slogans et les Affirmations maintes fois, encore et encore…. Je suis assez et j’ai assez… Je suis une création unique et précieuse…. Je compte…. Je suis parfaitement moi…. Je connais une nouvelle façon de vivre. ..Je suis exactement là où je suis supposée être. J’ai besoin de me rappeler ces vérités très régulièrement .

Le mois dernier, j’étais partie faire du camping avec mon mari. Alors que nous nous baladions sur la plage, il s’est mis à parler d’argent. Il avait envie de faire don d’une coquette somme…. J’ai aussitôt bondi. Je me suis refermée comme une huitre.
Ruminant en moi-même, je me suis demandé avec colère pourquoi « il me faisait ça » . Nous étions en vacances – pourquoi aborder un tel sujet, et pourquoi donc le faire maintenant ?

Il m’a fallu une heure, voire deux, pour faire taire toutes ces voix dans ma tête. Mon cerveau en rétablissement avait besoin de temps pour se mettre en marche. J’avais besoin de clarté.
Il m’avait demandé mon avis, alors je me suis interrogée : « Qu’est-ce que je veux, moi ? » J’ai finalement retrouvé une voix pour m’exprimer. J’ai pris la parole et j’ai dit : « Non, je ne suis pas à l’aise avec ça . »
Il a fait : « OK. » Et on en est resté là. Au final, c’est moi qui en avais fait toute une baudruche dans ma tête. C’était mon problème. Alors qu’en fait, non, ce n’était pas du tout mon problème.
Le thème que j’étudie en permanence grâce à CoDA, c’est celui d’arrêter de fuir. Cesser de me renfermer sur moi-même. Cesser de m’abandonner et d’abandonner les autres.
Alors que je me bats pour nouer des relations saines et aimantes, il me faut aussi affronter le conflit. Embrasser l’opportunité. Verbaliser ma vérité.


J’ai tellement de gratitude pour CoDA. Sans CoDA, je serais bancale. Mais grâce aux outils du programme, aux affirmations, aux réunions, aux ami.e.s en rétablissement et à ma marraine, je peux me renouveler, choisir de vivre dans le monde avec une vision réaliste de mon argent et de moi-même. Je suis en « chantier permanent », dans le progrès, mais pas la perfection.
Ali
23/08/2025
Traduit de l’original de CoDA.org » Money and recovery » , par CoDA France, tous droits réservés. Crédits Photos Pexels.
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