Une histoire de Noël postée sur CoDA International, qui nous ramène à la solitude que certain.es peuvent ressentir lors des Fêtes et jours fériés.
Je me suffis…*
Ce Noël-ci, je suis partie faire une emplette (utilitaire) dans ce centre commercial bondé. Je n’avais aucun shopping particulier à faire. Au cours de l’année, j’ai lentement démantelé une vie qui n’était pas très saine. En ce moment, je redémarre de zéro. Mais là, juste à ce moment-là dans ce centre commercial bondé, j’ai été submergée par cet océan de visages, de bribes de conversations, le bruit et les lumières. J’ai soudain eu cette sensation familière que je ne trouverais jamais ma place nulle part, que je n’aurais jamais ce sentiment d’appartenance. Je me suis sentie tellement désemparée. J’étais seule.
Mais j’ai continué à regarder tous ces visages. J’ai continué à regarder toutes ces choses à acheter. Chaussures et pulls. Bracelets-montres et boucles d’oreilles scintillantes. Lumières et boules de Noël. J’ai même aperçu une paire de baskets à talons en daim rose, pour qui j’aurais volontiers eu un coup de cœur si j’avais encore été ado. Mais ce jour-là, alors que je passais lentement devant ces boutiques étincelantes tout en esquivant la foule des clients pressés, j’ai réalisé que je n’avais besoin de rien. J’étais dans un centre commercial plein à craquer de délices alléchants et de promos de Noël, mais je n’ai rien vu qui puisse me faire envie. J’ai scruté les visages et n’ai vu aucune relation qui puisse m’intéresser. Je n’appartenais pas à ces gens, ni à cet endroit.
Soudain, j’ai ressenti de la joie. J’ai réalisé, avec une surprise naissante, que je n’avais besoin de rien dans ce palais entièrement dédié au shopping. Je suis complète en moi. J’ai eu la sensation que j’évoluais et devenais une nouvelle créature spirituelle dans ce centre commercial.
Les voix critiques que j’entendais dans ma tête se sont subitement calmées. Je me suis retrouvée à absorber tout ce que je voyais, et à savourer, oui, à savourer le fait de ne plus y appartenir. J’avais dépassé tout ça. J’avais dépassé le besoin d’acquérir des trucs pour me pavaner, le besoin de « flasher » des symboles de statut social et de chercher des gens pour me combler. C’était mon cadeau de Noël pour cette année, offert par ma Puissance Supérieure. Pour Noël cette année, je me suis trouvée Moi. Je me suffis…
Nancy M. (2004)
* le titre original « I am Enough… » veut dire littéralement » Je suis assez…. »
Cette histoire de rétablissement est issue de CoDA.org. Traduction et adaptation par CoDA France , 2023. Tous droits réservés . code référence 001
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