La codépendance ne concerne par que les relations de la sphère privée ( couple, famille, voisins, amis), elle concerne aussi les relations au travail, et même la relation qu’on a avec une activité , au boulot ou à la maison (ménage, sport, hobby…)
Voici le témoignage d’un membre de CoDA qui met en œuvre les outils du programme CoDA dans le cadre de son activité professionnelle au quotidien.
Trouver la sérenité
Je suis impuissant face à la ponctualité/assiduité de mes élèves, et ma vie est devenue ingérable. En ce moment, je peux sentir le malheur monter en moi. Il est 8 heures du matin et seulement la moitié de la classe est arrivée. Je pourrais faire preuve de reconnaissance envers ceux qui sont à l’heure, les récompenser d’une manière ou d’une autre, et punir les autres. C’est en mon pouvoir, non ? Que faire? C’est là que je peux aller dans le sens de ma puissance supérieure ou bien laisser ma codépendance monter dans les tours.
Je remercie ma puissance supérieure et les Codépendants Anonymes de m’avoir donné la sagesse et la grâce nécessaires pour trouver la « bonne » action ( à faire). Au lieu de ruminer et de « bouillonner » en attendant que les étudiants en retard arrivent (d’ailleurs, peut-être qu’ils ne viendront pas du tout, ce qui refléterait encore plus mon efficacité en tant qu’enseignant), me gorgeant de honte, me détestant de ne pas être plus intéressant, plus plaisant, plus inspirant, plus discipliné dans la rédaction de mes plans de cours.
« Je ne suis pas assez » résonne dans mon âme. Jamais assez. Puis, rebondissant dans la rage face à leur rejet de tout ce que j’ai à offrir, de la richesse et de la flexibilité du cours que j’ai concocté avec tant de réflexion et de diligence. Et le pire de tout, je ne veux pas déchaîner ma rage et ma honte sur leurs âmes endormies sous la forme de commentaires sarcastiques style: « Excellent travail, vous n’avez que 10 minutes de retard. » Ou « Mon garçon, tu te soucies vraiment beaucoup de ce cours. » Ou « Merci beaucoup pour votre ponctualité de star. » Je sais que ce type de commentaires et ma réaction face à leur retard ne fait que les repousser et renforcer mon propre cycle d’autoflagellation. Et cela ne fait que me ramener vers mes « adorables » addictions à l’alcool, aux drogues, aux pilules, à la nourriture, au sexe, etc. et loin de Dieu, loin de la sérénité dont j’ai si ardemment envie.
Mais aujourd’hui, après avoir récité ma Prière de la Troisième Etape*, en particulier la partie « soulage-moi du ligotage du moi », je suis tombé sur une solution simple. A 8 heures du matin, heure de début des cours, je commence tout simplement par questionner un élève arrivé à l’heure sur l’avancement de son projet à venir. Je suis rapidement engagé et satisfait des progrès réalisés par l’élève, ainsi que par sa connaissance du livre qu’il avait à lire dans le cadre du cours. Je me mets à modéliser des orientations et des idées sur la façon dont il pourrait avancer dans son travail. Je suis professionnel, serviable et engagé avec l’un de mes étudiants. C’est pour cela que je me suis engagé dans ce métier. Toute la honte et la rage bouillonnantes se sont apaisées, adoucies, dissipées (pour l’instant). J’ai recouvré la raison (Etape 2).
Merci, CoDA, de m’avoir donné les outils et la conscience de mes « déclencheurs d’abandon » et une façon de pratiquer des relations saines et aimantes dans ce monde merveilleux.
NB- * Prière de la Troisième Etape: Juste pour aujourd’hui/ En ce moment, je peux choisir ma propre Puissance Supérieure. Je peux mettre de côté toutes les anciennes croyances concernant qui je ne suis pas et être qui je suis : un.e enfant de Dieu. Je peux me rappeler qu’ une foi dans une Puissance Supérieure devient une foi en moi, et que mon rétablissement réside dans le fait d’être vrai.e envers moi et ma Puissance Supérieure.
Jim H. 19/07/2022
Traduction CoDA France, 2024 du texte original publié sur CoDA.org
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