006-L’importance de rester ouvert.e

Les comportements de codépendance peuvent être des comportements de rejet et d’évitement. Voici le témoignage d’un.e membre CoDA. ( son genre ne nous est pas indiqué, d’où le choix de l’écriture inclusive)

L’importance de rester ouvert.e

« Ce fut une libération de ne plus avoir à tout faire moi-même ou d’essayer d’ amener les gens à faire ce que je considérais nécessaire pour eux.« 

« L’autre jour, je promenais le chien avec mon mari, et je lui parlais de mon processus de repli sur moi et d’isolement. J’ai pu lui expliquer comment tout cela m’est arrivé en remontant le cordon ombilical de ma codépendance jusqu’à la base.

J’ai grandi dans un foyer strict et abusif , et j’ai très tôt appris que je ne pouvais faire confiance à personne; j’ai été obligé.e de m’enfuir de la maison dès l’âge de 14 ans. Dans la rue, il y avait encore plus de gens qui se faisaient passer pour des amis, des profs, des médecins ou des thérapeutes. À maintes reprises, le serment du secret a été jeté aux orties, suivi de près par la confiance.

Je suis passé.e d’un état où j’étais déjà cassé.e à un psychisme, un cœur, un esprit et des os qui devenaient encore plus fermés et rigides, à chaque fois que cela se reproduisait. Ce manque de contrôle et les rabaissements constants que je subissais ont abouti à une vision pessimiste du monde et une importance excessive accordée aux compétences de survie.

« Hourra, je suis enfin seul.e sans avoir à supporter que les gens puissent me vautrer dans la honte après qu’ils ont abusé de moi. » Oui, le sarcasme était un autre outil de mon arsenal de personne codépendante. Je suis devenu.e une personne intérieurement en colère, qui écoutait de la musique heavy metal pour gérer cette colère. J’ai aussi défoulé ma colère en jetant des étoiles acérées sur une planche en contreplaqué. La pire chose qui me soit arrivée, c’est quand j’ai fermé mon esprit et mon cœur pour ériger la plus grosse muraille possible derrière laquelle m’abriter pour boire.

Je buvais en solitaire. Mes jours, semaines, mois, années ont été employées à essayer de ne pas manquer d’alcool, et personne ne pouvait rien me dire, sinon je partais en vrille et je me déchaînais. Maintenir mon stock d’alcool avait pris le dessus sur ma vie, tandis que je buvais et excluais toujours plus de gens de ma vie.

Je suis arrivé.e chez CoDA il y a 2 ans, après avoir failli mourir et avoir passé cinq mois à l’hôpital. J’ai suivi une cure de désintoxication en groupe et un autre programme de rétablissement avant de rejoindre CoDA. Comme c’était un petit groupe CoDA local et que la plupart d’entre nous était célibataire, nous avons proposé de célébrer Thanksgiving chez nous. Je marchais toujours avec une canne et souffrais beaucoup, mais je voulais remonter la pente et me le prouver en préparant un festin pour mes camarades. J’aurais aimé que vous puissiez voir la tablée. C’était magnifique!

Après le dîner, ce fut l’heure de ma première réunion CoDA, et l’un des invités m’a demandé de modérer. J’étais tellement nerveux.se que j’en blaguais nerveusement. Finalement, j’ai tout simplement suivi le guide de modération, et j’ai ainsi fait ma première réunion CoDA dans mon salon, où j’ai même reçu un médaillon de bienvenue en argent et un hug/câlin ! Parfait!

Je reste désormais ouvert.e et disposé.e à accepter que je ne peux rien faire sans un pouvoir plus grand que moi. Ce fut une libération de ne plus avoir à tout faire moi-même ou d’essayer à amener les gens à faire ce que je considérais nécessaire pour eux. Je reste ouvert.e et honnête en faisant ce que je peux et en laissant le reste à l’univers. Je reste ouvert.e à la rotation de la roue de l’univers, et à son alignement prédestiné pour moi.

Alors que je récupère mon médaillon CoDA de 2 ans lors de ce Thanksgiving, j’aimerais exprimer ma gratitude pour deux choses.

  1. Je suis reconnaissant.e envers le programme des Codépendant.e.s Anonymes pour son aide à bien des égards.
  2. Citant le grand-père de mon mari : « Je suis reconnaissant.e de ne pas être une dinde. »

Merci d’avoir lu mon histoire, »

PNW – 30/10/20

Traduction CoDA France du texte original sur Coda.org , 2024

CoDA France est une association affiliée à CoDA International

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